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Liste des élèves de Jacques-Louis David

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Intérieur de l'atelier de David par Léon Mathieu Cochereau, 1813, musée du Louvre.

Entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, l'école de David fut une des plus influentes ; entre 1781 et 1821, de ses ateliers, sont sortis environ 400 élèves, peintres, sculpteurs, ou graveurs, représentant en majorité le néo-classicisme, mais aussi le style empire et le style troubadour.

Après le retentissement de l'exposition de son tableau Bélisaire demandant l'aumône en 1781 et sa réception à l'Académie de peinture, David reçut nombre de demandes de jeunes artistes désirant recevoir son enseignement. Les premiers furent entre autres Wicar, Drouais, Girodet. David, résidant au Louvre, aménagea un atelier spécialement pour l'enseignement, surnommé par ses élèves l'atelier des Horaces car le tableau Le Serment des Horaces y était accroché.

Tout le long de sa carrière et jusqu'à l'exil en Belgique, David forma des artistes tant français qu'étrangers, notamment belges, espagnols, ou américains. Les plus doués tel Ingres ou Isabey furent, à l'occasion, assistants du maître pour certaines réalisations. Fait particulier, David forma aussi des femmes artistes ; on dénombre une vingtaine d'élèves féminines qui reçurent des leçons du maître. En 1815, après son exil à Bruxelles, son atelier fut confié à son ancien élève Antoine Gros, qui poursuivit son enseignement à Paris tandis que David continuait à enseigner à Bruxelles.

L'école de David transmit le néoclassicisme selon le dogme davidien (ou davidisme), ce qui ne se fit pas sans quelques dissidences. La plus connue est celle de Maurice Quays, qui fonda avec quelques condisciples la secte des Barbus ou Primitifs, qui revendiquait une conception radicale du néoclassicisme ne prenant modèle que sur l'art grec. D'autres élèves comme Ingres, Gros et Girodet s'éloignèrent aussi du style de leur maître. Étienne-Jean Delécluze témoigna de ses années d'apprentissage dans l'atelier de David, dans son ouvrage Louis David, son école et son temps, et laisse un document de première importance pour comprendre la vie de ces artistes au début du XIXe siècle.

« Liste de ceux de mes élèves qui se sont le plus distingués »

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Dans une note manuscrite conservée à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (ENSBA), Jacques-Louis David note le nom de trente artistes qui, ensemble, forment selon le maître la « Liste de ceux de mes élèves qui se sont le plus distingués » : (en italique, le nom tel qu'il apparaît dans le manuscrit ; entre parenthèses, l'identification de l'élève)

Fortune critique

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Dans son poème de la Deuxième Messénienne La Dévastation du musée, Casimir Delavigne évoque le départ du musée du Louvre des Conquêtes artistiques de l'Empire. Il cite l'École de David par ces vers :

« Noble France, pardonne ! À tes pompeux travaux,
Aux Pujet, aux Lebrun, ma douleur fait injure.
David a ramené son siècle à la nature :
Parmi ses nourrissons il compte des rivaux...
Laissons-la s'élever cette école nouvelle !
Le laurier de David de lauriers entouré,
Fier de ses rejetons, enfante un bois sacré
Qui protége (sic) les arts de son ombre éternelle. »

La liste des élèves du peintre Jacques-Louis David est classée par ordre alphabétique.

Sommaire :



  • Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783-1853), peintre séjourne à l'atelier de David de 1811 à 1813 ; Selon son journal, il rend visite à David le 4 septembre 1811 et devint son élève le 9 septembre de la même année[14]. Il payait chaque mois 24 francs pour les cours à l'atelier de David[15] ;
  • Fleury Épinat (1764-1830), paysagiste entre à l'atelier en 1780 et accompagne David lors de son voyage à Rome en 1784 ;
  • Jean-Joseph Espercieux (1757-1840), sculpteur.
  • Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867), peintre, entre à l'atelier vers la fin 1797, prix de Rome en 1801, assistant sur Le portrait de madame Récamier et Les Sabines ;
  • Jean-Baptiste Isabey (1767-1855), peintre miniaturiste, élève en 1786, assistant sur Paris et Hélène.
  • Nicolas Henri Jacob (1782–1871), également élève de Raphael Morghen, peintre d'histoire et de portraits[20] ;
  • Nicolas Jacques (1780-1844), miniaturiste ;
  • Joseph Jauffret (1781-1836), élève en 1800[21] ;
  • Pierre Jeuffrain, peintre (1772-1802)[22], élève en 1801 ;
  • Jean-Baptiste-Joseph Jorand (1788-1850) ;
  • Claude Jovet d'Autun (?-1842), peintre et archéologue, conservateur de la bibliothèque d'Autun ;
  • Christophe Jusky (1794-1878), peintre et collectionneur, entre dans l'atelier en 1812.




Notes et références

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  1. René Verbraeken, Jacques-Louis David jugé par ses contemporains et la postérité, Paris, Léonce Laget, (ISBN 2-85204-001-8), p. 212.
  2. in: Les artistes étrangers à Paris. De la fin du Moyen Age aux années 1920, Actes des journées d'études organisées par le Centre André Chastel les 15 et 16 décembre 2005, p. 17-156, i.h.b. p. 154, note 15 .
  3. Daniel Ternois, Ettore Camesasca, Tout l'œuvre peint de Ingres 1984 p. 87.
  4. François Champarnaud.« Philippe Chéry, premier illustrateur de Sade ». In: Dix-huitième Siècle, n°26, 1994. Economie et politique. pp. 511-522; [1].
  5. Gilbert Stenger (1907) La société française sous le consulat p. 306.
  6. Gustave Vapereau (1858), Dictionnaire universel des contemporains contenant toutes les personnes p.413.
  7. Philippe Bordes, Le Serment du jeu de Paume, p. 24.
  8. John D. Grainger, The Amiens truce : Britain and Bonaparte, 1801–1803 2004 The Boydell Press. p. 86 « David took pupils, among them Richard Cosway and his wife Maria » .
  9. Autoportrait de Delacluze.
  10. Charles Gabet, « Dictionnaire des artistes de l'école française, au XIXe siècle: peinture », .
  11. F. Halevy (1858) Notice sur la vie et les ouvrages de M. Paul Delaroche p.5, cf. aussi Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire..., p. 484.
  12. Arasa 2019, p. 31.
  13. Livret de l'Exposition de la Jeunesse : chez le peintre-expert J.-B. Lebrun en 1791, Paris, Jean Schemit, (lire en ligne), p. 12, no 35 : « no 35 : Son portrait de grandeur naturelle, tenant d’une main une palette, et de l’autre un pinceau, peignant une esquisse. Tableau de 5 pieds de hauteur, sur 4 de large. ».
  14. Jan Gorm Madsen, "Paris avant Rome", in catalogue exposition Eckersberg, Paris, Fondation Custodia, 2016, p. 57.
  15. Madsen, op. cit., p. 52.
  16. Pierre Loze Autour du Néoclassicisme en Belgique musée d'Ixelles 1985 p. 432.
  17. Ernest Michel (1879) Catalogue des peintures et sculptures exposées dans les galeries du Musée Fabre, p. 130.
  18. Portrait de l'artiste par lui-même, 65 × 55 cm, présenté à l'exposition David et ses élèves (Petit Palais, 1913), no 178 bis (catalogue, p. 49; Académie d'homme : un évangéliste, passé en vente le 12 décembre 2005, étude Tajan à Paris, lot 138, adjugée 7399 €, huile sur toile, diamètre : 79 cm, qui comporte une inscription à l'arrière : Tête d'étude peinte / par le Marquis / Olivier d'Hautpoul / élève de David / vers 1797 / et placée sur cette cheminée en 1876.
  19. Charles Gabet (1831) Dictionnaire des artistes de l'école française, au XIXe siècle .
  20. La Revue du Louvre et des musées de France, Volume 39 p.  364.
  21. Anne Lombard Jourdan les Deux portraits de Nicolas Baudin in Archipel No 62 p. 66.
  22. De cet artiste né à Tours en 1772 et mort dans la même ville en 1802, on ne connaît que : deux portraits de femme peint exposés au Salon de 1801, n° 193 et un tableau conservé au musée des Beaux-arts de Tours, Moissonneur terrassant un loup-cervier.
  23. Gazette des Beaux-arts XIII (1926) p.171.
  24. Louis Réau (1931) Histoire de l'expansion de l'art français p. 100.
  25. *Renting, AD. (red.), (2002) Jan Adam Kruseman 1804-1862, Tentoonstellingscatalogus, Nijmegen: Thieme. p. 12. .
  26. Adolphe Siret, 1866, Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles, p. 510.
  27. Sa présence dans l'atelier de David est attestée par Delécluze, p. 96.
  28. Vidal 2003, p. 258.
  29. Adolphe Siret, Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles … Paris : Libr. internationale, 1866. (OCLC 36514007), p. 524.
  30. Archives de l'art français (1872) p.239.
  31. Philippe de Chennevières, Recherches sur la vie et les ouvrages de quelques peintres provinciaux de l'ancienne France 1847 p.21.
  32. Jean-Chrétien-Ferdinand Hœfer, Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours - Tome 36 : Monniotte-Murr, Paris, Firmin Didot Frères, Fils et Cie, Éditeurs, , 1024 p. (lire en ligne), p. 527-528.
  33. Roger Portalis et Henri Beraldi, Les graveurs du dix-huitième siècle : Tome 3, Paris, Damascène Morgand et Charles Fatout, , 785 p. (lire en ligne), p. 196.
  34. Charles Le Blanc, Manuel de l'amateur d'estampes - Tome 3, Paris, Émile Bouillin, Éditeur, , 625 p. (lire en ligne), p. 46-47.
  35. Louis David, son école et son temps, page 83, la fin de la phrase est : et c'est ce qui fait que l' on parle de lui toutes les fois que l' occasion s'en présente, car rien n'est si digne d' intérêt que ces âmes nobles, sublimes, dont nul talent n'a fait ressortir et briller le mérite..
  36. Sue Prideaux .Edvard Munch: Behind the Scream, p. 4.
  37. Adolphe Siret, Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles, p. 518.
  38. (en) « Paradis, Louis Georges », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit Accès payant, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787).
  39. France Nerlich, David, peintre révolutionnaire : le regard allemand.
  40. Nicolas François Louis Besson (1867), Annales Franc-Comtoises, p. 387.
  41. Karie Diethorn, Charles Willson Peale’s Philadelphia Museum Portraits, 1782 to 1827 Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles .
  42. Siret, 1848, p.519.
  43. Autographe proposé à la vente par la librairie Signature à Paris, n° 87 du catalogue n° 12, 2015, [2].
  44. Exposition musée de Grenoble Jacques Thuillier, Peintures françaises avant 1815, p.  23.
  45. Florian Siffer, « Gioacchino Giuseppe Serangeli ou l'intégration des élèves italiens dans les ateliers parisiens au tournant des Lumières » [archive du ], sur La Tribune de l'Art, (consulté le ).
  46. « Des Tahan à Paris | » (consulté le ).
  47. Marie-Claude Chaudonneret et Centre André Chastel, Les artistes étrangers à Paris : de la fin du Moyen Age aux années 1920 : actes des journées d'études organisées par le Centre André Chastel les 15 et 16 décembre 2005, Berne, Peter Lang, , 288 p. (ISBN 978-3-03911-192-3, lire en ligne).
  48. S. Monneret (1998), David et le néoclassicisme, p.148.
  49. Voir l'article qui lui est consacré sur le site du collège de Tournan-en-Brie.

Le manuscrit no 316 de l'École des beaux-arts est la plus ancienne liste des élèves ; elle fut dressée par David lui-même et publiée dans l'ouvrage de René Verbraeken. On trouve les listes et des mentions de ses élèves dans les ouvrages suivants :

  • Étienne-Jean Delécluze, David, son école et son temps, Didier libraire éditeur, Paris, 1855, réédition Macula, Paris, 1983 (ISBN 2-86589-009-0)
    Incomplète et comportant des erreurs dans l'orthographe des noms
  • Jules-Louis David, Le peintre Louis David, 1748-1825. Souvenirs et documents inédits, 2 vol., Harvard, Paris, 1880-1882
    Corrige la liste de Delécluze, mais demeure imprécise et incomplète
  • Charles Gabet, Dictionnaire des artistes de l'école française, au XIXe siècle, librairie Vergne (Paris) 1831
  • Daniel et Guy Wildenstein, Document complémentaires au catalogue de l’œuvre de Louis David, Fondation Wildenstein, Paris, 1973
  • F. Guyot de Fère, Annuaire des artistes français (Paris) 1833
  • Adolphe Siret, Dictionnaire des peintres de toutes les écoles, librairie Périchon, Bruxelles, 1848

Bibliographie

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  • René Verbraeken, David jugé par ses contemporains et la postérité, édition Léonce Laget 1973 (ISBN 2-85204-001-8)
  • Benhamou Reed. Diderot et l'enseignement de Jacques-Louis David. In: Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, numéro 22, 1997. p. 71-86.[lire en ligne] Consulté le 8 juillet 2010
  • Collectif, Catalogue de l'exposition Au-delà du maître, Girodet et l'atelier de David, Montargis, musée Girodet, 20 septembre 2005 - 31 décembre 2005, commissaire de l'exposition Richard Dagorne, notices du catalogue par Valérie Bajou, Maria Teresa Caracciolo, Bruno Chenique, Richard Dagorne, Cyril Lécosse, Sidonie Lemeux-Fraitot, Isabelle Mayer-Michalon, Laure Pellicer, Chiara Savettieri, éd. Somogy, Paris, 2005, (ISBN 2-85056-893-7).
  • Marie-Claude Chaudonneret et Sébastien Allard, Le Suicide de Gros, Les peintres de l'Empire et la génération romantique, Paris, éd. Gourcuff Gradenigo, 2010, (ISBN 978-2-35340-090-4).
  • Yaelle Arasa, Davidiennes : les femmes peintres de l'atelier de Jacques-Louis David (1768-1825), Paris, L'Harmattan, (ISBN 978-2-343-17028-2 et 2-343-17028-2, OCLC 1097570645).
  • Philippe Bordes, « Jacques-Louis David et ses élèves : les stratégies de l’atelier », Perspective. Actualité en histoire de l’art, no 1,‎ , p. 99–112 (ISSN 1777-7852, DOI 10.4000/perspective.4387, lire en ligne).
  • Nina Struckmeyer, « Dans l’atelier des élèves de Jacques-Louis David », dans Alain Bonnet et France Nerlich (dir.), Apprendre à peindre : Les ateliers privés à Paris 1780-1863, Presses universitaires François-Rabelais, coll. « Perspectives Historiques », (ISBN 978-2-86906-587-1, lire en ligne), p. 123–137.
  • (en) Mary Vidal, « The 'Other Atelier' : Jacques-Louis David’s Female Students  », dans Melissa Hyde et Jennifer Milam, éd., Women, Art and the Politics of Identity in Eighteenth-Century Europe, Ashgate, (ISBN 0754607100 et 9780754607106),  237-262.